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Writer's pictureIma Sri Rahmani

Dunia yang berubah



Masker dan penolakannya di Eropa


Plus discrets que dans d’autres pays, les anti-masques belges commencent à faire entendre leur voix

, 5/08/2020

Sans consensus scientifique, sans élection ni commission d’enquête parlementaire, nous sommes contre la mesure arbitraire, infantilisante voire fasciste que constitue le port du masque. Nous invitons toutefois nos membres à se conformer aux consignes du Conseil national de sécurité (CNS), même s’ils les trouvent stupides. »


Créé le 28 juillet dernier par l’avocat liégeois Mathieu Simonis et son ami Terry Ha Van, le groupe Facebook « Masques et anti-masques » regroupe déjà 800 membres. Il affiche clairement ses opinions tout en prônant le dialogue et le respect. « Ce groupe a été créé dans le but d’avoir une plateforme d’informations de qualité et de résistance aux mesures liberticides décidées par des experts qui n’ont aucune légitimité démocratique », explique l’avocat. « On ne prétend pas détenir la vérité. Nous publions des articles issus de différents milieux et nous commentons les chiffres du jour. On modère pour éviter les dérapages complotistes et d’extrême droite. On invite nos membres à respecter les mesures sanitaires décidées par le Conseil national de sécurité, même si on trouve ces mesures totalement disproportionnées par rapport à la situation économique que nous vivons. »


Les deux hommes ont-ils peur d’une action en justice que le gouvernement pourrait intenter à leur encontre ? « Nous n’avons aucune crainte, car nous invitons depuis le début les membres à respecter les consignes du CNS. Nous ne sommes pas des insoumis, mais on trouvait que la presse ne faisait pas correctement son travail, mal aidée par les chiffres peu clairs donnés par Sciensano. »


Pas de manifestation

Le créateur du groupe n’exclut cependant pas d’aller plus loin à l’avenir. « Si les mesures liberticides se poursuivent, nous réfléchirons à l’opportunité de constituer une ASBL en vue d’éventuelles actions en justice », annonce-t-il. « Je n’ai pas envie que l’on détricote les droits d’aller et venir, de se réunir et de s’associer, mais aussi le droit à une vie familiale et privée, à la santé et à l’information. »

« Le climat anxiogène rend impossible toute rationalité. J’ai bien l’impression que c’est d’ailleurs intentionnel. Et ça, c’est grave »

Quels types d’actions pourraient-ils mettre en œuvre ? « On ne fera pas de manifestation, puisque le CNS interdit les rassemblements », annonce le duo. « Nous sommes des démocrates, pas des inciviques. On pense que ce sont des informations et des analyses de qualité diffusées au plus grand nombre, dans un langage compréhensible, qui infléchiront les actions des élus, qui devront tôt ou tard répondre de leurs actions devant l’électeur. Le climat anxiogène rend impossible toute rationalité. J’ai bien l’impression que c’est d’ailleurs intentionnel. Et ça, c’est grave. »


Créé le 16 octobre 2018 par les premiers gilets jaunes, le groupe Actions citoyennes contre les mesures gouvernementales comptabilise, lui, 7.098 adhérents. Son combat initial était de défendre le pouvoir d’achat des citoyens. Ces dernières semaines, certains de ses membres se servent du fil Facebook pour contester l’utilité du port du masque et la dangerosité du Covid-19. La ligne directrice du groupe n’est pas devenue de l’anti-Covid, mais chacun peut y aller de sa publication pour contester les chiffres ou les mesures sanitaires. Certains relaient même des publications révisionnistes et des fake news clairement identifiées comme telles. Ça suscite des débats sans trop de modération, comme les publications relatives au professeur Raoult et à la chloroquine. Mais aucun appel à la manifestation ou à une action quelconque n’a encore été lancé.


Exilé depuis 2004 au Québec, un Belge s’est aussi constitué une audience considérable autour du prétendu mensonge organisé par les médias classiques. Né en 1962 à Tirlemont, Jean-Jacques Crèvecœur se présente comme conférencier et formateur en développement personnel. Il distille ses théories complotistes sur YouTube. Tout y passe. L’homme remet aussi bien en cause les attentats du 11 septembre que l’efficacité de la vaccination. Son nouveau dada : la pandémie de Covid-19. Dans une vidéo de deux heures, intitulée « Le décryptage des enjeux cachés de la pandémie », il fait croire à son auditoire que l’épidémie actuelle correspondrait à la mise en place d’une dictature 3.0, dont le but est de vendre des vaccins au bénéfice de Bill Gates, prétendu patron de l’OMS, et d’injecter à la population un « gel nanotechnologique » permettant d’identifier numériquement tout le monde grâce à la 5G.


« À géométrie variable »

« Nous sommes revenus aux années 40 »

À la fin de son monologue, Crèvecœur invite son public à la désobéissance civile. « Nous sommes revenus aux années 40. C’est ça que vous voulez ? », demande-t-il. « C’est là qu’il faut se mettre debout et dire : “Non, je ne mettrai pas de masques, je ne vais pas me faire tester ni me faire vacciner”. » Et dans une dernière diatribe, il demande aux médecins de se retirer de l’Ordre des médecins.


« Comme beaucoup de discours complotistes », réagit Kenzo Nera, doctorant en psychologie sociale qui prépare une thèse sur les théories complotistes, « ceux qui s’attaquent au Covid et aux vaccins sont fortement basés sur l’intimidation argumentative. On peut y entendre que le masque va nous empoisonner car c’est un nid à bactéries, par exemple. La situation actuelle est un terrain fertile pour les complotistes, car l’incertitude règne. La menace est abstraite et le futur est hypothétique. Ça rend le discours des scientifiques peu audible. Dès lors, le gouvernement nous impose des mesures sur base du principe de précaution. Mais pour ces gens, il s’en prend à nos libertés individuelles. Ils estiment que l’on devrait pouvoir faire ce que l’on veut et que le gouvernement est trop alarmiste. »


Le scientifique constate aussi que le discours de ces complotistes anti-masques est à géométrie variable. « Lorsque la quantité de masques était insuffisante au début de la crise, ils criaient au scandale organisé », rappelle-t-il. « Maintenant qu’on nous l’impose, ils estiment qu’on les prive de leurs libertés. »


Si ces complotistes trouvent aussi facilement un auditoire, c’est que leur technique est parfaitement huilée, selon Kenzo Nera. « Là où le discours scientifique est complexe, un complotiste va le résumer en quelques mots simples et en citant quelques sources scientifiques. Il prend le contrôle sur la pensée des gens qui le croient, car ils se sentent plus intelligents en quelques minutes. C’est ça, l’intimidation argumentative. »


https://plus.lesoir.be/317362/article/2020-08-05/plus-discrets-que-dans-dautres-pays-les-anti-masques-belges-commencent-faire?fbclid=IwAR20-EmfCfj7yBGlLIcJ87f2YHrYNkv-EXK032LzjZHo_3BJl-Jhw6cZEfc

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